La disparition d'Aaron Swartz en janvier 2013 a laissĂ© orpheline la communautĂ© numĂ©rique. De Boston Ă New York, retour sur le parcours d'un homme qui voulait propager le savoir. Cet article est la version longue de l'article paru dans âTĂ©lĂ©ramaâ le 3 avril 2013. Le document de police indique quâil Ă©tait 14 heures et 11 minutes lorsque le policier a plaquĂ© le fuyard contre le trottoir, et quâAaron Swartz, pour le principe, a refusĂ© de confirmer son identitĂ© â mais quâune clĂ© USB portant ses initiales lâa trahi. Pure formalitĂ©, puisque tout le monde Ă Cambridge connaissait au moins de vue le garçon de 25 ans, programmeur informatique de renom et star de lâactivisme des temps numĂ©riques, de moins en moins Ă©tudiant malgrĂ© son immuable look baskets et sweatshirt Ă capuche et de plus en plus figure publique, rĂ©guliĂšrement interviewĂ© dans les quotidiens nationaux et Ă la tĂ©lĂ©vision. L'entrĂ©e historique du MIT. © Emmanuel Tellier. Une heure plus tĂŽt, le jeune homme aux longs cheveux noirs avait discrĂštement quittĂ© le bĂątiment 16 du MIT. Dans un placard informatique situĂ© au sous-sol un local non verrouillĂ©, la prĂ©cision est dâimportance, il Ă©tait allĂ© rĂ©cupĂ©rer un ordinateur portable â un petit Acer » de type netbook â et un disque dur dĂ©posĂ©s lĂ un mois plus tĂŽt, cachĂ©s derriĂšre une grosse boĂźte en carton. ReliĂ© Ă un serveur de lâuniversitĂ©, lâordinateur avait entre temps aspirĂ© » des millions de pages de documents scientifiques â tirĂ©s de la base de donnĂ©es universitaires JSTOR. Aaron, le Robin des bois numĂ©rique Objectif de Swartz rendre ces documents acadĂ©miques accessibles Ă tous, gratuitement. Pas vraiment un acte de hacking classique, plutĂŽt une façon pour ce Robin des bois numĂ©rique dâaller se servir Ă la source » en prĂ©levant une Ă©norme quantitĂ© de data par ailleurs accessible gratuitement via Internet â mais seulement par paquets de dix pages Ă la fois â pour les Ă©tudiants du Massachusetts Institute of Technology et leurs camarades dâHarvard. Image d'une camĂ©ra de surveillance. Aaron Swartz rĂ©cupĂšre en catimini des donnĂ©es dans les locaux du MIT, en janvier 2011. © US Deparment of Justice. Ce que Swartz ignorait, câest que le placard informatique en question Ă©tait sous surveillance une webcam dĂ©posĂ©e lĂ cinq heures auparavant par un agent du FBI assistĂ© des services de sĂ©curitĂ© du MIT attendait que lâauteur du larcin informatique vienne rĂ©cupĂ©rer son butin. Un peu plus tard, lâenquĂȘteur du FBI en question, un dĂ©nommĂ© Michael Pickett, serait dâailleurs prĂ©sent sur le lieu de lâarrestation, sur Lee Street, aux cĂŽtĂ©s de lâagent Albert Pierce. Pas question pour lui de manquer le spectacle tant attendu de ce poisson enfin ferrĂ©, trahi par la camĂ©ra puis rattrapĂ© en pleine rue. Swartz, informaticien-militant un peu trop exaltĂ© au goĂ»t des services secrets, allait enfin devoir sâexpliquer sur ces Ă©tranges agissements, et cette manie de rendre accessibles Ă tous des donnĂ©es thĂ©oriquement rĂ©servĂ©es Ă certaines catĂ©gories de publics. On connaĂźt la suite, dramatique. En ce printemps 2013, Aaron Swartz, mis en examen pour treize chefs dâaccusation dont fraude informatique et effraction sâapprĂȘtait Ă affronter une cour de justice fĂ©dĂ©rale Ă Boston. Face Ă lui, le procureur Carmen Ortiz, bien dĂ©cidĂ©e Ă obtenir sa condamnation. Peine maximale encourue trente-cinq ans de prison. MĂȘme si aucune porte nâavait Ă©tĂ© forcĂ©e. MĂȘme si Swartz avait rendu lâordinateur et son contenu, et prĂ©sentĂ© des excuses pour son tour de passe-passe informatique. MĂȘme sâil avait expliquĂ© nâavoir jamais voulu faire commerce des millions de documents aspirĂ©s », mais seulement les mettre Ă disposition du plus grand nombre. MĂȘme si JSTOR lâorganisme gĂ©rant la base de donnĂ©es avait du coup retirĂ© sa plainte. A lâinverse des services de sĂ©curitĂ© du MIT, qui eux, lâauront maintenue jusquâau bout. Photo d'Aaron Swartz, prise par les services de police aprĂšs son arrestation. Le procĂšs devait dĂ©marrer entre mars et avril. Sauf quâil nâaura jamais lieu le 11 janvier 2013, Aaron Swartz sâest donnĂ© la mort, Ă New York. Sa petite amie lâa retrouvĂ© pendu dans lâappartement de Brooklyn quâils partageaient depuis quelques mois. Nous quittons la paisible Lee Street pour revenir vers lâagitation de Massachusets Avenue, lâartĂšre qui fait le lien entre les deux campus, avec ses nombreux cafĂ©s et ses librairies universitaires. Nous prenons vers la droite pour rejoindre Harvard, la prestigieuse sĆur aĂźnĂ©e du MIT, avec ses splendides bĂątiments bicentenaires dâinspiration britannique et ses arbres majestueux. Ces derniĂšres annĂ©es, Swartz aimait y papillonner auprĂšs de spĂ©cialistes de questions liĂ©es au droit et aux sciences humaines. Il sâĂ©tait notamment inscrit au Berkman Center â un centre de recherche dĂ©diĂ© Ă lâinfluence dâInternet sur les questions de sociĂ©tĂ© â et suivait des cours au Safra Center for Ethics. Son sujet de prĂ©dilection la lutte contre la corruption dans les grandes dĂ©mocraties. Sa famille virtuelle David Weinberger connaissait Aaron Swartz depuis douze ans. Cet enseignant et spĂ©cialiste du Web nous reçoit dans son bureau de la Harvard Law School. A 63 ans, il dirige le service innovations » de la bibliothĂšque de lâĂ©cole de Droit sans doute la plus riche et prestigieuse au monde et planche sur le passage de cette Ă©norme institution Ă lâĂšre digitale. Un sujet dont Swartz, passionnĂ© par tout ce qui touchait aux livres et Ă leur mise Ă disposition du plus grand nombre via le numĂ©rique, aimait souvent parler avec lui. Je fais partie de cette gĂ©nĂ©ration de pionniers dâInternet â des gens de 55 Ă 70 ans â avec qui Aaron a trĂšs vite sympathisĂ©. Sur les deux campus de Cambridge, nous sommes une dizaine dâanciens Ă lâavoir rencontrĂ© lorsquâil Ă©tait tout jeune et Ă avoir Ă©tĂ© sidĂ©rĂ©s par sa maturitĂ©, son niveau de connaissance dĂ©jĂ incroyable, la prĂ©cision de ses questionnements. Nous sommes rapidement devenus sa famille virtuelle, ses pairs, pleins de bienveillance et dâespoirs Ă son sujet. » Aaron Swartz au Comdex, en 2002, Ă Las Vegas. © DR. DĂšs 14 ans, Aaron Swartz, repĂ©rĂ© par les organisateurs dâun prix en ligne, le ArsDigitaPrize, est rĂ©guliĂšrement invitĂ© dans des conventions, des salons informatiques, des dĂ©bats. Câest Ă Washington DC que je lâai entendu la premiĂšre fois », raconte Weinberger. Ses parents lâavaient accompagnĂ© depuis Chicago, oĂč Aaron a grandi. » Son pĂšre dirige une entreprise de logiciels, sa mĂšre sâoccupe de lâadolescent et ses deux jeunes frĂšres. Ce jour-lĂ , il participait Ă un panel de haut niveau sur la dĂ©mocratie et Internet, et ses prises de parole Ă©taient extrĂȘmement pertinentes. Inutile de vous dire que mĂȘme sâil Ă©tait le plus jeune intervenant et que sa voix nâavait pas encore complĂštement muĂ©, tout le monde buvait ses paroles⊠Il ne fallait pas ĂȘtre devin pour sentir quâil irait loin. » AprĂšs le dĂ©bat, Weinberger et Swartz passeront lâaprĂšs-midi ensemble, Ă parler comme deux personnes dâune mĂȘme communautĂ© dâesprit, sans distinction visible dâĂąge. Intellectuellement, câĂ©tait dĂ©jĂ un adulte. » âIl Ă©tait trĂšs Ă lâaise avec les adultes, conversait trĂšs facilement, et affichait dĂ©jĂ pas mal dâhumour.â Doc Searls, journaliste Un autre de ces pairs, Doc Searls, lui aussi pionnier dâInternet et journaliste longtemps Ă©tabli Ă Harvard, au Berkman Center, a connu le jeune garçon Ă peu prĂšs Ă la mĂȘme Ă©poque, dans une convention, Ă Las Vegas, oĂč nous participions Ă la mĂȘme table ronde. CâĂ©tait un petit gars dâĂ peine 1 mĂštre 50, avec un sac Ă dos et un sandwich prĂ©parĂ© par sa maman. Il Ă©tait trĂšs Ă lâaise avec les adultes, conversait trĂšs facilement, et affichait dĂ©jĂ pas mal dâhumour il trimballait un vieux Mac portable dans un sale Ă©tat, lâĂ©cran Ă©tait fĂȘlĂ© et nâavait quasiment plus aucune luminositĂ©, lui seul arrivait Ă y voir quelque chose ! Aaron disait que câĂ©tait une âfonctionnalitĂ© de sĂ©curitĂ© complĂ©mentaireâ, lâassurance quâil ne serait espionnĂ© par personne. » Câest Larry Lessig, grand spĂ©cialiste de la propriĂ©tĂ© intellectuelle et professeur Ă©mĂ©rite Ă la Harvard Law School, qui a prĂ©sentĂ© le jeune prodige Ă son ami Doc Searls. Le juriste avait rencontrĂ© Aaron au MIT alors que lâado passait trois mois au sein du W3C le World Wide Web Consortium, lâentitĂ© dirigĂ©e par le transfuge anglais Tim Berners-Lee considĂ©rĂ© comme lâinventeur du Web. Pour un gamin prĂ©coce, passionnĂ© par lâinformatique et les enjeux dĂ©mocratiques de sa propagation, difficile dâimaginer meilleure entrĂ©e dans le monde travailler avec les Ă©quipes dâingĂ©nieurs du visionnaire Berners-Lee, puis, le soir venu, passer du temps dans le bureau de Larry Lessig ou de Doc Searls, sommitĂ©s ravies de partager certitudes et intuitions avec ce jeune cerveau affamĂ© de savoir. La meilleure Ă©cole qui soit. Rapidement, ces parrains le mettent Ă lâĂ©preuve sur des missions de dĂ©veloppement technique, et rien ne lui rĂ©siste il travaille mieux et plus vite que la plupart des Ă©tudiants de troisiĂšme cycle du MIT, et mĂȘme que certains programmeurs confirmĂ©s. Il rĂ©alise notamment son premier tour de force en participant activement aux recherches sur les fils RSS 1. Avec Doc Searls pionnier d'Internet en 2006. © Doc Searls. Doc Searls, 65 ans aujourdâhui, se souvient avoir Ă©tĂ© frappĂ© par le cĂŽtĂ© extrĂȘmement pragmatique dâAaron. Rien ne lâexcitait plus que de trouver la solution technique Ă un problĂšme, devant son Ă©cran. Il disait quâaller en cours ne lâintĂ©ressait pas, quâil voulait se mettre au travail dĂšs que possible, ĂȘtre dans lâaction concrĂšte. A 15 ans, il avait lâimpression dâen savoir assez ; il avait beaucoup appris dans les livres, et encore plus sur Internet, lui qui y passait plusieurs heures par jour depuis lâĂąge de 8 ans. Aaron Ă©tait vraiment un enfant dâInternet, et mĂȘme si jâaurais pu ĂȘtre son pĂšre, avec la tentation dâincarner une forme dâautoritĂ© en le poussant Ă aller en cours avec les camarades de son Ăąge, il faut bien admettre que jâĂ©tais bluffĂ© par son niveau de connaissances⊠Internet bouleverse toutes les institutions, y compris lâĂ©ducation. Et pour un gamin comme lui, prĂ©coce et autonome, ce fut le meilleur vecteur dâapprentissage possible. En fait, la plupart des gens qui ont inventĂ© le monde connectĂ© ont appris par eux-mĂȘme, ou entre eux, et pas sur les bancs de lâuniversitĂ©. Aaron Ă©tait un pur produit de cette culture technophile, un peu Ă lâĂ©cart du monde. » Un programmeur hors normes est nĂ© Depuis plusieurs mois, Larry Lessig a un formidable projet en tĂȘte, thĂ©oriquement au point, mais quâil ne sait pas comment mettre en Ćuvre techniquement. PersuadĂ© que la diffusion des Ćuvres et des Ă©crits Ă lâĂšre dâInternet demande de nouvelles rĂšgles, le juriste vient dâinventer un concept majeur les Creative Commons cc. Un ensemble de solutions alternatives lĂ©gales permettant de libĂ©rer les Ćuvres des droits de propriĂ©tĂ© intellectuelle standards de leur pays, souvent jugĂ©s trop restrictifs. Câest une rĂ©volution potentielle, mais que le juriste, seul, nâarrive pas Ă mettre en marche. En 2001, Aaron Swartz va la rendre techniquement viable. Lâadolescent pose son sac Ă doc dans un petit bureau sans fenĂȘtres proche de celui de son mentor. Pendant trois semaines, jour et nuit, il va Ă©crire des pages de code informatique et mettre au point les protocoles rendant la belle idĂ©e de Lessig rĂ©alisable. Chemin faisant, il Ă©toffe le projet, lui donne plus de corps, invente mĂȘme de nouvelles variantes de licence. Lessig est stupĂ©fait, et bientĂŽt, le monde entier adoptera les Creative Commons comme nouvelle norme de signature et de partage des textes, des photos, des Ćuvres en gĂ©nĂ©ral. Searls sent alors quâun programmeur hors normes est nĂ©. On sentait chez Aaron un attachement viscĂ©ral Ă lâidĂ©e de bien commun, de partage. Pour nous, ses aĂźnĂ©s, câĂ©tait un concept acquis au cours de nos vies ; pour lui, câĂ©tait une Ă©vidence, comme le sang coulant dans ses veines. Dans cette communautĂ©, quand on parle dâInternet et de tous les Ă©changes induits par la Toile, nous utilisons souvent lâexpression N-E-A. âNobody owns it. Everybody can use it. Anybody can improve it.â 2 Eh bien Aaron Ă©tait totalement dans cette mouvance, et ça lui donnait une force de travail Ă©norme. Je nâai jamais dĂ©celĂ© chez lui quoi que ce soit qui relĂšve de lâindividualisme, de lâĂ©gocentrisme. » Larry Lessig, son second pĂšre Aaron Swartz et Larry Lessig lors du lancement de Creative Commons, en 2001, Aaron a alors 14 ans. © DR. Pour la premiĂšre fois, il Ă©crit dans son blog traverser des Ă©pisodes dĂ©pressifs qui le troublent profondĂ©ment, et quâil ne comprend pas. Il se plaint aussi de problĂšmes gastriques de plus en plus rĂ©currents. Mais il connaĂźt aussi des phases dâeuphorie intellectuelle, des pĂ©riodes pendant lesquelles il peut lire, Ă©crire, se cultiver quinze heures par jour, puis rentrer dans sa chambre dâĂ©tudiant et y passer une nuit blanche sur son ordinateur, obsĂ©dĂ© par un nouvel outil de codage ou une syntaxe de programmation dont il ne maĂźtrise pas toutes les possibilitĂ©s. Soucieux de ne pas vivre trop Ă lâĂ©cart des autres Ă©tudiants, il frĂ©quente plusieurs ateliers et associations sur le campus, oĂč il est plutĂŽt vu comme un bon camarade. Voire comme un leader naturel lorsquâil est dâhumeur sociable. Chaque annĂ©e, des groupes dâĂ©lĂšves du MIT se disputent le trophĂ©e de la Mystery hunt », une chasse au trĂ©sor se dĂ©roulant pendant une semaine sur les 68 hectares du site. Maison des Ă©tudiants du MIT, vue de l'exterieur. © Emmanuel Tellier. Chaque groupe doit rĂ©soudre des Ă©nigmes, des Ă©quations mathĂ©matiques piĂ©geuses, et relever des dĂ©fis sportifs. Il nây a rien Ă gagner, sinon un prix honorifique et le plaisir dâorganiser lâĂ©vĂ©nement lâannĂ©e suivante. Aaron se met en tĂȘte de gagner le trophĂ©e et monte une Ă©quipe autour de lui. En apprenant quâil entre dans la compĂ©tition, deux Ă©quipes rivales se retirent. Un mois plus tard, Swartz et les siens gagnent le trophĂ©e haut la main. Brillant Ă©tudiant sans diplĂŽmes Ethan Zuckerman, lui aussi aĂźnĂ© bienveillant et par ailleurs chercheur au Media Lab du MIT aprĂšs huit annĂ©es passĂ©es au Berkman Center dâHarvard, garde le souvenir dâun insatiable compĂ©titeur. Pour Aaron, Ă©chouer Ă©tait impossible. Il Ă©tait trĂšs sĂ©rieux dans tout ce quâil entreprenait â et sans doute trop. Du coup, il Ă©tait aussi impatient, et souvent frustrĂ©. Il sâennuyait en classe comme dans toutes les structures formelles. A la place, il chĂ©rissait ses moments privilĂ©giĂ©s de tĂȘte-Ă -tĂȘte avec des gens comme Larry Lessig â mais du coup, vivait trĂšs mal les moments dâabsence ou les indisponibilitĂ©s de ses amis. En rĂ©alitĂ©, aucun dâentre nous nâarrivait vraiment Ă exaucer les Ă©normes attentes de cet esprit jamais tranquille⊠Aaron en voulait toujours plus. » En 2004, pour se donner de nouvelles perpectives, lâĂ©tudiant tentera de sâĂ©loigner de sa famille intellectuelle pour partir Ă©tudier pendant un an Ă lâautre bout du pays, Ă Stanford, Californie. Il sâinscrit en sociologie. Un fiasco. Il sâennuie, dĂ©teste partager sa chambre avec trois camarades, et raconte dans son blog que Stanford est ce chouette petit campus avec un faux air de Disneyland et de belles pelouses sur lesquelles les gens de mon Ăąge sâallongent pour prendre le soleil ». AprĂšs neuf mois vĂ©cus comme un calvaire, le voilĂ revenu sous le ciel de Boston. Et tant pis pour ses Ă©tudes, ses futurs diplĂŽmes â il nâen aura dâailleurs aucun. La mise en pratique, la fabrication, les mains dans le code. Les idĂ©es neuves, les applications Internet Ă vocation universelle dont il faut ĂȘtre le premier Ă sentir lâutilitĂ© ! VoilĂ son carburant, la seule chose qui le stimule vraiment â lorsquâil ne passe pas ses nuits Ă lire des ouvrages de philosophie ou dâhistoire politique. Il nâa que 18 ans mais dĂ©cide de gagner son indĂ©pendance financiĂšre au plus vite. Aaron Swartz, au OneWebDay, le 22 Septembre 2006. © DR. La plateforme marche si bien que le site fondĂ© Ă lâUniversitĂ© de Virginie et spĂ©cialisĂ© dans le social bookmarking » chaque internaute est encouragĂ© Ă soumettre des liens et Ă voter pour les liens soumis par dâautres propose Ă Infogami et son jeune propriĂ©taire une fusion profitable aux deux parties Reddit apportera son nom et sa surface mĂ©diatique, Swartz ses trouvailles technologiques. Le deal est rapidement conclu, et Ă peine dix-huit mois aprĂšs la noce, en octobre 2006, le groupe de presse CondĂ© Nast se porte acquĂ©reur de lâensemble, devenu une formidable machine Ă agrĂ©gation Reddit est aujourdâhui le site de liens le plus consultĂ© aux Etats-Unis. Aaron Swartz empoche un tiers du prix de la vente, soit plusieurs millions de dollars. Il nâa pas 20 ans et sa fortune est faite. Mais de cela, il ne parlait jamais », sâempresse de prĂ©ciser Doc Searls. Lâargent nâavait aucune valeur pour lui, aucun intĂ©rĂȘt en soi, sinon celui de lui permettre dâĂȘtre libre comme lâair. DĂ©sormais, il pouvait travailler pour le plaisir, sans aucune contrainte. » Le contrat de rachat de CondĂ© Nast stipule toutefois que Swartz devra accompagner le projet pendant deux ans, et collaborer avec les dĂ©veloppeurs Web du magazine Wired propriĂ©tĂ© de CondĂ© Nast. Aaron doit donc repartir pour San Francisco et sâinstaller dans les bureaux du mensuel, la bible des geeks ». Nouveau fiasco. Il dĂ©teste lâambiance, cette camaraderie convenue dâultra-branchĂ©s qui commentent, chroniquent, critiquent, mais ne sont jamais dans lâaction. Il est souvent absent du bureau, sans raison, sans prĂ©venir. Un jour dâhiver, il disparaĂźt prĂšs de soixante-douze heures. MĂȘme sa petite amie ne sait pas oĂč il est passĂ©. La police est prĂ©venue. Quand il rĂ©apparait enfin, la direction de CondĂ© Nast le convoque et lâinforme de son licenciement. Tant pis pour lâaccord de collaboration Wired et CondĂ© Nast ne veulent pas dâun Aaron Swartz au ralenti. Le lendemain, le jeune homme reprend lâavion pour Boston. La seule ville oĂč il dit se sentir Ă©panoui. Et utile. Son premier fait dâarmes Nous quittons la Harvard Law School pour redescendre vers le sud et la Charles River, en passant par Harvard Square, le centre nĂ©vralgique du lĂ©gendaire campus. Aaron avait ses habitudes dans un vieux pub donnant sur la jolie place triangulaire, une sorte de repĂšre pour hackers de tous bords certains beaucoup plus agressifs » dans leur pratique que cet innoffensif dĂ©fenseur de la libre circulation des textes universitaires. Au mitan des annĂ©es 2000, dans lâarriĂšre-salle du pub, des spĂ©cialistes du cassage de verrous numĂ©riques se retrouvaient chaque dimanche soir devant des pizzas et des biĂšres pour Ă©changer sur leurs derniers exploits et sâĂ©changer des combines. Câest ici, dit-on, quâAaron Swartz aurait trouvĂ© lâinspiration pour son premier fait dâarmes. En 2008, comme une rĂ©pĂ©tition gĂ©nĂ©rale avant son exploit » contre la base JSTOR, il se met en tĂȘte de dĂ©bloquer des millions de pages archivĂ©es dans le systĂšme Pacer. Cette base de donnĂ©es gĂ©rĂ©e par le ministĂšre de la Justice contient toutes les informations concernant les justiciables amĂ©ricains. Chacun, en thĂ©orie, peut accĂ©der Ă son dossier, mais seulement dans lâenceinte dâun tribunal, et au tarif de dix cents la page imprimĂ©e. Insupportable, estime Swarz, qui en quelques clics fait sauter les verrous. La base de donnĂ©es sâoffre alors quelques journĂ©es portes ouvertes⊠jusquâĂ ce que le ministĂšre dĂ©cide de renoncer Ă son systĂšme payant, entĂ©rinant de fait la gratuitĂ© dâaccĂšs. A Berlin en 2009, par Sage Ross CC BY-SA Swartz a frappĂ© trĂšs fort. Avec ce coup dâĂ©clat, il vient de se faire un nom chez les dĂ©fenseurs des minoritĂ©s et les anti-administration de tous crins. Aucune plainte nâayant Ă©tĂ© dĂ©posĂ©e, il ne sera pas inquiĂ©tĂ© ; mais il hĂ©rite dâun dossier Ă son nom au FBI. DĂ©sormais listĂ© parmi les activistes du Web potentiellement dangereux », il sera suivi Ă plusieurs reprises dans les mois qui suivent. Des agents du FBI se rendent aussi Chicago et espionnent les alentours du domicile familial. Lui nâen saura jamais rien 3. En fait, depuis 2006 et sa deuxiĂšme parenthĂšse californienne, la vie dâAaron Swartz a pris des allures de roman Ă Ă©tages. Au rez-de-chaussĂ©e, il y a le programmeur, qui continue Ă coder plusieurs heures chaque nuit, testant sans cesse de nouveaux systĂšmes et outils. Au premier, il y a lâentrepreneur, qui créé des start-up comme Jottit en 2007, conseille des investisseurs, fait fructifier sa dĂ©jĂ riche expĂ©rience. Mais câest lorsquâil prend de la hauteur que le jeune homme pressĂ© trouve des dĂ©fis en cohĂ©rence avec son ambition ĂȘtre utile Ă des causes collectives. Il se passionne pour WikipĂ©dia, Ă©tudie au plus prĂšs le fonctionnement de lâencyclopĂ©die collaborative et publie sur le Web une Ă©tude poussĂ©e et assez critique sur ses modes de contribution. Lui qui rĂȘvait dĂ©jĂ , Ă lâĂąge de 10 ans, de construire une encyclopĂ©die mondiale libre dâaccĂšs sur Internet va mĂȘme jusquâĂ se prĂ©senter â sans succĂšs â Ă la prĂ©sidence de la Fondation qui coiffe WikipĂ©dia. Un peu plus tard, il utilise une partie de ses Ă©conomies pour acquĂ©rir les droits des collections numĂ©riques de la Library of Congress, la bibliothĂšque du CongrĂšs amĂ©ricain, puis organise la publication sur le Web de ces superbes archives. GrĂące Ă lui, des millions de documents sur lâhistoire et la culture amĂ©ricaine sont dĂ©sormais disponibles en ligne, gratuitement. La maison des Ă©tudiants du MIT. © Emmanuel Tellier. âIl estimait que chacun, Ă son niveau, doit essayer de faire bouger les choses et propager le savoir, lâaccĂšs aux connaissances.â Ethan Zuckerman, chercheur au Media Lab du MIT En 2008, il lance un site citoyen rendant public tout un ensemble de donnĂ©es sur les hommes et les femmes politiques, Ă©lus ou fonctionnaires. Il est aussi parmi les instigateurs de Demand Progress, un groupe de pression utilisant Internet pour peser sur les partis politiques en matiĂšre de libertĂ©s publiques. Il finance ses projets avec les sommes gagnĂ©es lors de la revente dâInfogami/Reddit, et donne rĂ©guliĂšrement des fonds Ă dâautres organisations citoyennes et groupes dâalerte. A partir de 2009, il se passionne pour les informations militaires rendues publiques par Wikileaks, et prend dans les mĂ©dias la dĂ©fense de Bradley Manning, cette analyste de lâarmĂ©e amĂ©ricaine accusĂ© dâavoir transmis des documents secrets Ă lâĂ©quipe de Julian Assange. En janvier 2010, avant dâĂȘtre identifiĂ© puis arrĂȘtĂ© par le FBI, Bradley Manning passera dâailleurs deux jours Ă Cambridge â peut-ĂȘtre Ă lâinvitation dâAaron, mĂȘme si rien ne permet de le prouver. Aaron Swartz prend la parole lors d'une manifestation Ă New York, en 2012, contre la Sopa, la loi encadrant le piratage. © Daniel J. Sieradski. Un an plus tard, en 2011, Swartz est encore lâune des voix publiques les plus audibles contre le projet de loi SOPA le Stop online piracy act. Le texte entend lutter contre la violation du droit dâauteur et le piratage des Ćuvres en mettant en place des dispositions de blocage pour les contrevenants auxquelles les fournisseurs dâaccĂšs devraient obligatoirement se plier. Swartz ne compte pas son temps et multiplie les interventions Ă la tĂ©lĂ©vision pour dire tout le mal quâil pense de ce projet de loi jugĂ© liberticide par tous les grands acteurs du Web. Quand il sâagit de dĂ©fendre ses arguments face Ă une camĂ©ra, il est concis et brillant. Mais en privĂ©, ses proches le trouvent souvent taciturne, voire franchement dĂ©primĂ© certains jours. Il perd plusieurs camarades au terme de discussions virulentes au cours desquelles il leur reprochent leur passivitĂ©, leur courte vue, leur incapacitĂ© Ă se rĂ©volter. Certains lui font remarquer que son casse » de la base JSTOR nâĂ©tait sans doute pas la chose la plus intelligente Ă entreprendre, lui Ă qui tout le monde promettait un avenir radieux ; il le prend trĂšs mal⊠En rĂ©alitĂ©, ses problĂšmes alimentaires le rongent et lâĂ©loignent de ses amis. En 2002, on a diagnostiquĂ© chez lui une affection assez rare appelĂ©e le supertasting ». Un supertaster » super-goĂ»teur ressent les saveurs de maniĂšre exacerbĂ©e. Aaron dĂ©cline du coup la plupart des invitations au restaurant, prĂ©fĂ©rant rester seul chez lui pour se nourrir de riz et de mie de pain. Seule la nourriture de couleur blanche me convient Ă peu prĂšs lorsque je suis dans un Ă©tat dâagacement avancĂ© ou dĂ©pressif », Ă©crit-il sur son blog. On apprendra aprĂšs son suicide quâil Ă©tait en fait atteint dâune forme de colite ulcĂ©reuse une maladie chronique intestinale, cause de maux de ventre permanents et dâĂ©pisodes de dĂ©pression Ă rĂ©pĂ©tition. Une souffrance dont il taisait lâampleur Ă ses proches. Nous voilĂ maintenant au centre de Boston, Ă quinze minutes en mĂ©tro dâHarvard Square. Nous avons rendez-vous sur Park Plaza avec Martin G. Weinberg, le plus cĂ©lĂšbre avocat du Massachusets. Câest lui qui dĂ©fendit Aaron Swartz dâoctobre 2011 Ă octobre 2012, pendant toute lâenquĂȘte judiciaire et la prĂ©paration de son procĂšs dans lâaffaire JSTOR. âJâai tout de suite vu quâil allait ĂȘtre une anomalie dans le systĂšme judiciaire amĂ©ricain, qui est trĂšs durâ Martin G. Weinberg, avocat d'Aaron Swartz A 60 ans passĂ©s, ce grand nom du barreau amĂ©ricain en a vu dâautres, et pourtant, ses yeux rougissent lorsquâil se remĂ©more son premier rendez-vous avec Aaron, accompagnĂ© ce jour-lĂ de son pĂšre. Lâarrestation avait eu lieu dix mois plus tĂŽt, et au dĂ©part, personne dans la famille dâAaron nâavait voulu paniquer. Ses parents espĂ©raient que les autoritĂ©s voulaient lui faire peur un bon coup, mais que les charges seraient ensuite levĂ©es, ou allĂ©gĂ©es. HĂ©las, le MIT a maintenu sa plainte et le ministĂšre public sâest portĂ© partie civile Ă son tour⊠Quand jâai vu dĂ©barquer Aaron avec son papa, il Ă©tait trĂšs abattu. On aurait dit un lapin pris dans les phares dâune voiture. Jâai tout de suite vu quâil allait ĂȘtre une anomalie dans le systĂšme judiciaire amĂ©ricain, qui est trĂšs dur â et extrĂȘmement coĂ»teux Ă tous points de vue â et quâil allait forcĂ©ment trĂšs mal vivre ses Ă©preuves. Aaron mâexpliquait ĂȘtre dĂ©bordĂ© par ses activitĂ©s diverses, et devoir les mettre de cĂŽtĂ© pour prĂ©parer sa dĂ©fense le dĂ©primait totalement. » Tracts de soutien Ă Aaron Swartz. DĂšs le premier rendez-vous, Weinberg sent que la bataille judiciaire va ĂȘtre difficile Ă gagner. Il semblait Ă©vident que les juges allaient vouloir faire un exemple. VoilĂ un garçon qui, si lâon prĂ©sente lâaffaire hĂątivement, en quelques mots pressĂ©s comme dans les informations Ă la tĂ©lĂ©vision, peut tout Ă fait ĂȘtre considĂ©rĂ© comme un âhackerâ. Un coupable idĂ©al⊠Tout mon travail allait consister Ă expliquer quâAaron Ă©tait au contraire dotĂ© dâune trĂšs forte Ă©thique, dâune envie sincĂšre de dĂ©fendre le bien commun. Il Ă©tait tellement attachĂ© Ă la libertĂ© des Ă©changes et Ă la culture pour tous quâil a effectivement franchi une ligne rouge, mais sans vouloir nuire Ă personne⊠Je nâaurai hĂ©las jamais lâoccasion dâexpliquer ça Ă ses juges. » Pas un hacker, un bĂątisseur Parmi les innombrables hommages mis en ligne au lendemain du suicide dâAaron Swartz, une phrase de David Weinberger a particuliĂšrement frappĂ© les esprits. He was not a hacker, he was a builder » il nâĂ©tait pas un hacker, mais un bĂątisseur ». Et dâinsister dans son texte sur le fait que tous les projets portĂ©s par son ami pendant ses dix annĂ©es dâactivitĂ© frĂ©nĂ©tique convergaient dans la mĂȘme direction une vision dĂ©mocratique, Ă©galitaire et transparente du Web, outil dâĂ©mancipation Ă dĂ©fendre comme un trĂ©sor commun, Ă protĂ©ger contre les tentations et tentatives de privatisation. Dans une tribune publiĂ©e en juillet 2008 et intitulĂ©e Guerilla open access », Swartz Ă©crivait que les internautes du monde entier en sâunissant, et en atteignant une masse critique dâinfluence, avaient les moyens non seulement de sâopposer Ă une privatisation de la connaissance, mais Ă relĂ©guer lâidĂ©e mĂȘme de cette privatisation aux oubliettes de lâhistoire. » Lâenjeu crucial des annĂ©es 2010 Ă©tant, selon son ami Doc Searls, cette menace pour la dĂ©mocratie que fait peser le passage de lâordinateur de bureau, de type PC â reposant sur des technologies ouvertes compatibles avec les logiciels libres â au smartphone, dominĂ© par des acteurs comme Apple qui dĂ©fendent des technologies fermĂ©es. » Traduction en utilisant de plus en plus nos tĂ©lĂ©phones comme des mini-ordinateurs, nous nous lions dangereusement Ă des fournisseurs dâaccĂšs et Ă des acteurs privĂ©s qui nâont pas nĂ©cessairement le bien commun comme prĂ©occupation premiĂšre. âIl faut Ă©couter et entendre les lanceurs dâalerte comme Aaron lâinformation et la connaissance sont Ă©videmment en danger.â Doc Searls, journaliste Cette idĂ©e de voir Internet tomber aux mains de groupes de communication et de tĂ©lĂ©phonie rendait Aaron fou de rage », complĂšte Doc Searls. Le grand public a peut-ĂȘtre le sentiment que la neutralitĂ© dâInternet est une cause entendue, que rien de sĂ©rieux ne menace, mais il faut Ă©couter et entendre les lanceurs dâalerte comme Aaron lâinformation et la connaissance sont Ă©videmment en danger. » Se ressourcer Ă New York Nous terminons Ă New York ce voyage sur les traces dâAaron Swartz. New York et son Ă©nergie si particuliĂšre, mĂȘme sous la neige de fĂ©vrier ; le dernier repĂšre dâun activiste sous tension que ses amis, depuis lâautomne 2011, trouvaient de plus en plus sombre et inquiet, et qui Ă©tait venu ici se ressourcer. A Brooklyn, nous retrouvons Ben Wikler, sans doute le meilleur ami dâAaron dans sa classe dâĂąge. Les deux camarades se sont connus Ă Harvard en 2009, y sont devenus trĂšs proches, puis ont dĂ©cidĂ© de sâĂ©tablir Ă Brooklyn, dans le quartier de Crown Heights, Ă peu prĂšs en mĂȘme temps, fin 2011. Wikler venait de se marier et attendait son premier enfant ; Swartz, lui, Ă©tait dĂ©sormais en couple avec Taren Kate Stinebrickner-Kauffman â une jeune femme de 31 ans, nĂ©e en Australie, activiste politique instigatrice du mouvement qui bientĂŽt le rejoindrait dans leur appartement tout neuf de Sullivan Place. Ben explique que, depuis un an, Aaron ne faisait plus que de rapides aller-retour Ă Boston ; une ville quâil associait intimement Ă ses problĂšmes judiciaires. Depuis sa mise en examen, il devait y aller chaque lundi pour pointer au tribunal, mais nâavait guĂšre envie dây passer plus de temps. » Dâautant moins que câest Ă New York que sâĂ©crivent dĂ©sormais ses projets. Activiste politique lui aussi, Wikler a engagĂ© Swartz sur une voie inĂ©dite, qui semble le passionner depuis janvier 2012 la mise en production dâune Ă©mission de radio quotidienne sur Internet. Un projet de journalisme Ă©videmment trĂšs engagĂ©, le plus en phase possible avec notre Ă©poque, les questions de progrĂšs pour tous, dâĂ©cologie, de dĂ©mocratie participative », explique Wikler. Les deux collaborateurs travaillent au sein dâAvaaz, une organisation civique basĂ©e Ă Manhattan. Avaaz leur fournit un espace de travail dans son grand open-space dâUnion Square ; Swartz obtient mĂȘme un budget pour monter une petite Ă©quipe, et croit dur comme fer Ă son projet de mĂ©dia interactif et citoyen. Jâai toujours pensĂ© quâAaron avait du mal Ă faire le tri entre tous les projets qui le tentaient, et quâil aurait dĂ» choisir davantage Ă certains moments de sa vie. Cette fois, câĂ©tait le cas il Ă©tait trĂšs motivĂ© et ravi de travailler Ă nouveau en petit groupe. » âCes derniers mois, il avait lâair Ă nouveau plus heureux, plus lĂ©ger.â Taren Kate Stinebrickner-Kauffman, sa petite amie ParallĂšlement, et pour financer lâĂ©mission de radio, il Ă©marge pour la sociĂ©tĂ© de logiciels et de conseil aux entreprises Ces derniers mois, il avait lâair Ă nouveau plus heureux, plus lĂ©ger », racontera sa petite amie quelques jours aprĂšs sa mort. Aaron faisait de la gym tous les jours. Il avait des projets en Australie, et continuait Ă dĂ©vorer les livres â derniĂšrement des ouvrages scientifiques consacrĂ©s aux addictions. Acharnement judiciaire Je sais Ă©videmment quâil avait des Ă©pisodes dĂ©pressifs, mais ce nâest pas ça qui a pu le mener Ă se suicider. Ce qui lâa tuĂ©, câest le harcĂšlement de la justice, et cette certitude quâil allait devoir payer pour lâexemple. Le procureur a vu Aaron comme une cible idĂ©ale, un scalp Ă mettre Ă son tableau de chasse. Sa condamnation allait lui apporter une couverture mĂ©diatique Ă©norme, et les fĂ©licitations complices de sa hiĂ©rarchie. Il fallait condamner un âhackerâ », et Aaron faisait parfaitement lâaffaire. » Depuis plusieurs mois, le procureur Ortiz avait lancĂ© des signes dâapaisement relatif. La peine de prison, laissait-elle entendre, pourrait ĂȘtre revue considĂ©rablement Ă la baisse si Swartz acceptait de plaider coupable une pratique courante dans les tribunaux amĂ©ricains. Mais Aaron ne supportait pas cette idĂ©e, quâil jugeait pernicieuse et dĂ©gradante », sâoffusque Wikler. En acceptant ce deal », Swartz devait se prĂ©parer Ă une peine dâun Ă trois ans de prison, mais aussi Ă ĂȘtre dĂ©chu de ses droits civiques. Il considĂ©rait que cette proposition Ă©tait profondĂ©ment malhonnĂȘte, une sorte de piĂšge moral. Plaider coupable, mais de quoi, et pourquoi, puisque lui avait lâimpression dâavoir certes franchi une ligne rouge technique, matĂ©rielle, mais en aucun cas morale ? » Voici la piĂšce dans laquelle Aaron Swartz a travaillĂ© de 2009 Ă 2011. Puissent tous ceux qui entreront ici s'inspirer de sa rigueur, de ses engagements, et de sa foi en un monde meilleur possible â si nous nous battons pour cela. » © Ben Wikler. Ce 11 janvier 2013, vers 9 heures du matin, Taren Kate Stinebrickner-Kauffman quitte lâappartement de Sullivan Place pour partir travailler Ă Manhattan. Aaron lui glisse juste un mot en restant sous la couette il ne se sent pas trĂšs bien et nâira sans doute pas Ă son bureau, prĂ©fĂ©rant rester au calme toute la journĂ©e. Vers midi, Ben Wikler reçoit un appel de Taren. Aaron Swartz 8 nov. 1986-11 janv. 2013 Nous avions prĂ©vu de dĂźner ensemble ce soir-lĂ , nos deux couples, dans un petit restaurant prĂšs dâici, mais Taren me prĂ©venait quâelle avait trouvĂ© Aaron trĂšs sombre depuis la veille, et que pour la premiĂšre fois, elle se faisait vraiment du souci pour lui. Elle mâa demandĂ© de lâappeler pour tenter de lui remonter le moral, et confirmer Ă Aaron que nous souhaitions tous que le dĂźner ait bien lieu. » Les appels de Ben Wikler restent sans rĂ©ponse. Il insiste, laisse des messages, mais Aaron ne rappelle pas. Vers 18 heures, de retour de Manhattan, Taren sâarrĂȘte rapidement chez Ben et sa femme. Ne vous inquiĂ©tez pas, il doit dormir, je vais aller le chercher et on se retrouve tous au restaurant dans une heure⊠» En 2002, alors quâil nâavait que 15 ans, Aaron Swartz avait eu la troublante idĂ©e de consacrer un billet de blog Ă ses derniĂšres volontĂ©s â bien que je ne sois pas encore mort ! », prĂ©cisait-il en guise de signature. On pouvait y lire ceci extraits Jâaimerais reposer dans un endroit qui ne soit pas trop la mort sic. Je veux dire par lĂ quâil serait bien que mon corps puisse avoir accĂšs Ă de lâoxygĂšne bien quâun accĂšs direct ne soit pas forcĂ©ment idĂ©al, jâen conviens, et quâon mâĂ©vite dâavoir deux mĂštres de terre sur la tĂȘte. Je demande surtout Ă ce que lâensemble de mes ordinateurs et disques durs soient rendus publics. Que chacun puisse voir et lire ce que jâai fait et produit. Il nây aura rien Ă retirer ou effacer. Pas de secret, et Ă©videmment pas de frais pour accĂ©der Ă ces contenus. Je souhaite aussi que les sites dont je me suis occupĂ© soient tenus Ă jour, que ce travail soit poursuivi et amĂ©lioré⊠Ah oui, je voulais aussi vous dire vous allez me manquer. » 1 Le RSS est un format de description de donnĂ©es qui facilite la diffusion automatique de fils d'informations.2 Ăa nâappartient Ă personne. Tout le monde peut sâen servir. Nâimporte qui peut lâamĂ©liorer. »3 En fĂ©vrier 2013, des activistes ont rendu public son dossier en le mettant en ligne. Mais sur les vingt-trois pages du dossier, deux, classĂ©es secret », nâont pu ĂȘtre rĂ©vĂ©lĂ©es. internet Massachusetts Institute of Technology hacking Etats-Unis web Aaron Swartz Partager Contribuer Sur le mĂȘme thĂšme
Ă©toile [etwal] nom fĂ©minin. estrella f. l'Ă©toile du berger el lucero del alba. Ă©toile filante estrella fugaz. Ă la belle Ă©toile al raso. ĂȘtre nĂ© sous une bonne Ă©toile haber nacido con buena estrella.
Partager cet article Pour ĂȘtre informĂ© des derniers articles, inscrivez vous Ă propos de moi depuis toujours la toile m'attire et a suscitĂ© des expressions diverses. Depuis un an, je travaille avec la matiĂšre et celle ci se dĂ©pose sur des compositions abstraites. Chacun pourra laisser libre cours Ă son imaginaire et interprĂ©ter les motifs qui se proposent Ă son regard Commenter cet article Y Superbes crĂ©ations qui allient l'originalitĂ© des formes, des couleurs et des matĂ©riaux. Chacun peut laisser vagabonder son imaginaire et ca c'est trĂšs fort. Je suis conquise. Bravo l'artiste . Ou peut-on voir vos toiles ? RĂ©pondre Y Merci pour le renseignement, je ne manquerai pas de venir vous voir trĂšs prochainement. Quant aux contacts ils seront diffuses T tinouche 21/07/2016 1144 merci pour ces commentaires qui encouragent l'artiste!!!!!! les toiles sont visibles 13 rue des rosiers 17920 breuillet Les prochaines crĂ©ations en ligne trĂšs vite. Merci de faire passer le lien Ă tous vos contacts qui aiment l'art et la poĂ©sie !!! MariusColucci : «Je suis nĂ© sous une bonne Ă©toile» Il est le hĂ©ros de Cent pages blanches , une comĂ©die diffusĂ©e sur France 2 Lumbroso : duos sous les Ă©toiles Je suis nĂ© sous une Ă©toile filante Et je vis comme une Ă©toile filante, Je n'ai pas de femme, mĂȘme pas un lit, Je cours comme un cheval qui fuit devant un incendie Je suis nĂ© sous une Ă©toile filante J'ai jouĂ© Ă qui-perd-gagne et j'ai jamais gagnĂ©, Mais j'ai aimĂ© ce jeu-lĂ , je n'ai pas de regrets, Car un loup qui meurt de faim ira toujours plus loin Qu'un cabot qui dort devant son vieil os Je suis nĂ© sous une Ă©toile filante Et je vis comme une Ă©toile filante Au hasard des routes, ma vie roulera Jusqu'Ă ce sacrĂ© jour oĂč mon Ă©toile tombera Je mourrai comme une Ă©toile filante, Comme une Ă©toile filante Compagnons des longs chemins, Amis des nuits de gnĂŽle, Si vous trouvez votre copain crevĂ© avec ses bottes, Enterrez-le bien profond et piĂ©tinez le sol, Pour que de sa tombe il ne file encore Je suis nĂ© sous une Ă©toile filante, Sous une Ă©toile filante. Paroles2Chansons dispose dâun accord de licence de paroles de chansons avec la SociĂ©tĂ© des Editeurs et Auteurs de Musique SEAM GillesMarchal ( dĂ©cĂ©dĂ© en 2013) interprĂšte " L'Ă©toile filante " , chanson de Lerner et Loewe ( "Wand' rin' star" chantĂ© par Lee Marvin ) adaptĂ©e par MauricRussia is waging a disgraceful war on Ukraine. Russia is waging a disgraceful war on Ukraine. Stand With Ukraine! Sous quelle Ă©toile suis-je nĂ© ? traduction en anglais Artiste Michel Polnareff Chanson Sous quelle Ă©toile suis-je nĂ© ? Traductions anglais, finnois â traduction en anglaisanglais/français A A Under what star was I born? Under what star was I born? I'm still wondering I may search again When sounds the hour of my death Did I choose the right path? I'm still wondering I would like not to regret When sounds the hour of my death I did not get the idea To see the day I did not decide This short moment of love Under what star was I born? I'm still wondering I may search again When sounds the hour of my death On love on friendship My opinion will not it have changed? Will they be at my bedside? When sounds the hour of my death I did not get the idea To see the day I did not decide This short moment of love Under what star was I born? I'm still wondering I may search again When sounds the hour of my death Did I choose the right path I'm still wondering I would like not to regret When sounds the hour of my death The hour of my death At the time of my death ... français françaisfrançais â Ajouter une nouvelle traduction Ajouter une nouvelle demande Traductions de Sous quelle Ă©toile ... » Expressions idiomatiques dans Sous quelle Ă©toile ... » Music Tales Read about music throughout history
Source Chaque annĂ©e, vers la mi-aoĂ»t, la Terre repasse tout prĂšs de lâorbite de la comĂšte pĂ©riodique 109P/Swift-Tuttle, dont le sillage est jonchĂ© de milliards de particules de poussiĂšre qui nous donnent la fameuse pluie de mĂ©tĂ©ores des PersĂ©ides. Dâune annĂ©e Ă lâautre cependant, la qualitĂ© du spectacle varie considĂ©rablement, non seulement en fonction de la distance Ă laquelle passe la Terre des parties les plus denses de lâessaim de particules, mais aussi selon la prĂ©sence ou lâabsence de la Lune dans le ciel. Les PersĂ©ides en 2019 Les circonstances ne sont malheureusement pas trĂšs favorables pour les PersĂ©ides en 2019, principalement en raison de la prĂ©sence envahissante de la Lune, qui sera pleine le 15 aoĂ»t. Or, le maximum traditionnel » des PersĂ©ides est attendu entre 22 heures le 12 aoĂ»t et 11 heures le 13, lorsque la Terre passera au plus prĂšs du sillage de poussiĂšres de la comĂšte Swift-Tuttle. On prĂ©voit aussi que la Terre croisera un filament plus dense vers 22 heures le 12, ce qui pourrait produire une brĂšve mais notable hausse dâactivitĂ©. La Lune presque pleine gĂȘnera donc considĂ©rablement lâobservation des mĂ©tĂ©ores pendant la nuit du maximum. Seuls les Ă©toiles filantes les plus brillantes et aussi moins nombreuses seront visibles Ă travers ce voile lumineux. Il faudra miser davantage sur la fin des quelques nuits qui prĂ©cĂšdent ce maximum, aprĂšs le coucher de la Lune vers 3 heures du matin dans la nuit du 11 au 12, vers 4 heures dans la nuit du 12 au 13 et le dĂ©but de lâaube. Mais cette fenĂȘtre est courte, puisque les premiĂšres lueurs de lâaube se font sentir dĂšs 4h30 du matin Ă cette pĂ©riode de lâannĂ©e. Observer quelques nuits avant le maximum des PersĂ©ides sâaccompagne aussi dâune pĂ©nalitĂ© importante le nombre de mĂ©tĂ©ores potentiellement observables chute de moitiĂ© pour chaque pĂ©riode de 24 heures qui nous sĂ©pare du pic dâactivitĂ©. En revanche, le radiant des PersĂ©ides, situĂ© dans la partie nord de la constellation de PersĂ©e, apparaĂźt au-dessus de lâhorizon nord-est en soirĂ©e et continue Ă sâĂ©lever dans le ciel jusquâĂ lâaube au cours dâune mĂȘme nuit, le nombre de mĂ©tĂ©ores visibles va donc en augmentant en raison de la gĂ©omĂ©trie qui devient plus favorable. Source
DesĂ©toiles se forment en ce moment mĂȘme dans notre Galaxie, et dans les autres galaxies de lâUnivers. Elles naissent en groupe, Ă partir de lâeffondrement gravitationnel dâun nuage de gaz, de molĂ©cules et de poussiĂšres. Cette dense pouponniĂšre dâĂ©toiles se contracte et des fragments de matiĂšre se compriment, sâĂ©chauffent et Je suis nĂ© sous une Ă©toile filante - voix de basse ModĂ©rateur administrateur technique Olivier Trombone administrateur-fondateur Messages 3816 Inscription 13 fĂ©vr. 2014, 2014 Localisation LA CALMETTE Gard Contact Je suis nĂ© sous une Ă©toile filante - voix de basse Bonsoir, Aujourd'hui, je me suis essayĂ© Ă taper dans les mĂ©ga graves avec ma voix. Bien entendu, j'ai la chance d'avoir une voix de basse, ça aide. Cependant, je peux monter aussi trĂšs haut et je fais souvent les choeurs de femme en variĂ©tĂ©. On va dire que c'est de la chance. La chanson en anglais s'intitule i was born under a wandering star et bien entendu en français, je suis nĂ© sous une Ă©toile filante. Elle fut jadis chantĂ©e par Gilles Marchal, dans les annĂ©es 70. Merci Ă tous les gens qui Ă©couteront ça. Bonne soirĂ©e. Olivier Genos - Trombone complet Antoine Courtois - Trompette verte Micros Shure SM58 - Rode NT1-A - Marantz Pro MPM-1000 Enregistreur Zoom Livetrak L-12 - DAW Cakewalk Ma chaine Youtube avec des dizaines de tutos Chris33 Administrateur technique Messages 5926 Inscription 27 sept. 2014, 0854 Localisation MĂ©rignac Je suis nĂ© sous une Ă©toile filante - voix de basse Message non lu 08 mars 2020, 2040 Mince alors, je pensais ĂȘtre "Basse" Ne serais-je que Baryton ? De Sol2 Ă Sol4 Damned Dans ma chorale tu serais Basse2 Christian Genos + PSR-S670+ SM58 Sono Dave 8 Roadie - HK nano 300 Personnaliser son avatar -> Tuto Lister son matĂ©riel dans sa signature -> Tuto Partager et masquer pdf aux non-membres -> Tuto Jacky67 Je poste, souvent Messages 252 Inscription 13 aoĂ»t 2015, 1116 Localisation 67270 Wickersheim Je suis nĂ© sous une Ă©toile filante - voix de basse Message non lu 09 mars 2020, 1130 Super, La voix est bien placĂ©e et Ă©tonnant en grave. Bravo Ketron SD1 ,Tyros5 , Studiologic SL88 Studio,Yamaha MGP32X,Tascam DP-32 SD Yamaha HS 5 ,Yamaha HS NT1-A. Batterie Millenium MPS-750 E-Drum Mesh Set JerCaz administrateur des forums Messages 3269 Inscription 08 aoĂ»t 2017, 1238 Localisation Bapaume - Pas de Calais 62 p Message non lu 09 mars 2020, 1622 Ăa c'est de la basse Voix super bien placĂ©e tout comme il faut... J'aime !Olivier de Fons a Ă©crit â08 mars 2020, 1838 je fais souvent les choeurs de femme en variĂ©tĂ©. AprĂšs avoir Ă©coutĂ© "I was born under a wandering star", j'ai hĂąte de t'entendre faire les choeurs de femme en variĂ©tĂ© Claviers Yamaha Tyros 5/76 - Korg Pa1000 - Alesis Vortex Wireless 2 Interface Audio Steinberg UR242 Mixage Behringer XENYX X2442USB MAO Cubase 10 Changer son avatar ICI Personnaliser sa signature ICI Se localiser sur la carte des membres LĂ Chris33 Administrateur technique Messages 5926 Inscription 27 sept. 2014, 0854 Localisation MĂ©rignac Je suis nĂ© sous une Ă©toile filante - voix de basse Message non lu 09 mars 2020, 1639 JerCaz a Ă©crit â09 mars 2020, 1622j'ai hĂąte de t'entendre faire les choeurs de femme en variĂ©tĂ© AMHA A Mon Humble Avis c'est un fils cachĂ© d'Yvan Rebroff Christian Genos + PSR-S670+ SM58 Sono Dave 8 Roadie - HK nano 300 Personnaliser son avatar -> Tuto Lister son matĂ©riel dans sa signature -> Tuto Partager et masquer pdf aux non-membres -> Tuto Revenir Ă Vos compositions, chansons, vidĂ©os etc... » Aller PrĂ©sentation des membres - Aide et tutoriels pour l'utilisation du forum âł Comment utiliser ce forum tutoriels âł Forum de prĂ©sentation des membres inscrits Arrangeurs Yamaha âł Genos âł Genos-Tutos & Astuces âł Genos-Discussions & questions diverses âł Tyros tous âł Tyros-Tutos & Astuces âł Tyros-Discussions & questions diverses âł PSR tous âł Autres claviers Yamaha Workstation Claviers toutes marques âł Claviers autres marques Parlons technique - Musicale , MAO , Logiciel, MatĂ©riel âł Votre espace Mao âł Logiciels Software , VST etc... âł tutoriels MAO DAW et tyros/PSR/Genos âł cartes sons ,expandeurs etc.... âł partenariat Espace dĂ©tente ... âł La taverne "Tyros & Friends" âł Comment c'est chez vous? âł Achat-vente d'instruments de musique âł Vous ĂȘtes un orchestre, un chanteur, une chanteuse, un groupe... âł MatĂ©riel - Musique, autres..... Styles, Voices, Rgt, Midifiles, Partitions, Programmes etc. âł Les fichiers styles âł Les fichiers voices âł Les fichiers Rgt. âł Les midifiles âł Partitions, grilles d'accords, lyrics âł Musique d'accompagnement Playlist des membres , Vos rĂ©alisations , partage de mĂ©thode de jeu au clavier âł Vos compositions, chansons, vidĂ©os etc... âł Votre playlist personnelle âł Partage de vos mĂ©thodes d'interprĂ©tation d'une musique qB5z.